Le nom ou substantif est un mot qui sert à nommer une personne (Jean), un animal
(un chat) ou une chose (une chaise) ou une notion abstraite (la joie). On distingue deux sortes
de noms : * le nom commun : L'élève va à l'école avec son cartable. (élève, école et cartable
sont des noms communs). Chaque nom convient à toutes les personnes, les choses, les animaux... d'une même espèce et représente
une classe entière ( arbre) ou un membre de cette classe. * le nom propre : Pierre accompagne sa sœur
Sylvie. (Pierre et Sylvie sont des noms propres). Chacun a un nom particulier qui est la propriété d'une seule personne,
d'un seul animal ou d'une chose. Les noms propres dénomment des entités individuelles : personnes, lieux ou événements (Jean;
le Seine; la Révolution)
A. Les noms communs
On distingue parmi les noms communs, les noms abstraits (peur,
faiblesse) et les noms concrets (table, banc) ;les noms animés (désignant des êtres vivants - humains ou animaux)
(chat; bébé) et inanimés (référant à des choses) (table; chaise) et les noms comptables (choses qu'il est possible
de dénombrer) (une banane; deux bananes; quelques bananes) et les noms non comptables, (choses qu'il n'est pas possible
de dénombrer) (du lait, du sable). Certains substantifs sont cependant employés dans un contexte particulier comme
des noms non comptables (du bronze; de l'eau) et dans d'autres comme des noms comptables (un bronze de Degas ; une
eau pétillante). Certains noms abstraits et non comptables (la liberté, le courage) peuvent selon les contextes
être employés comme des noms concrets et comptables (Les libertés sont défendues par la Constitution ).
Le genre des noms
Les noms communs n'ont pas systématiquement leur genre en rapport
avec le sexe des êtres animés auxquels ils réfèrent. Sans genre spécifique pour les choses, ils sont répartis de manière arbitraire
sur le genre masculin et le genre féminin (la mer; une ville; le stylo; un cahier). Le genre est une caractéristique
que les noms possèdent en propre et qu'ils donnent aux autres constituants du groupe nominal : déterminants et adjectifs (la
marée haute; un jour pluvieux). Parfois, il est malaisé de donner le genre correct au nom. Sont féminins Sont masculins
Les noms animés prennent le genre correspond au sexe (coiffeur; coiffeuse). Quelques noms dont le référent est généralement masculin ont un genre grammatical
féminin (sentinelle), et d'autres dont le référent est habituellement féminin ont le masculin pour genre grammatical
(mannequin). Certains noms masculins peuvent désigner aussi bien des hommes que des femmes (témoin; écrivain;
guide; ingénieur; juge; magistrat; médecin; peintre; professeur; auteur; otage). Cependant dans certains pays francophones
des règles strictes sont édictées pour ce qui concerne la féminisation des noms de métiers. Une série de noms féminins peuvent référer à des personnes des deux sexes (victime; personne)
ou encore à des animaux mâles ou femelles (souris; grenouille).
La variation en genre du déterminant de certains noms animés en -e
indique s'il est du masculin ou du féminin (adulte; acrobate; adversaire; artiste; athlète; journaliste).
Le féminin des noms référant à des êtres animés peut être formé par
l'ajout d'un -e à la forme du masculin. Cet ajout peut entraîner les modifications suivantes : - le passage
d'un -e sans accent à un -e accentué (boucher>bouchère; boulanger>boulangère); - le redoublement
de la consonne finale accompagné, à l'oral, d'une sonorisation de cette consonne (chat>chatte) ou d'une transformation
de la prononciation de la voyelle finale, qui perd son timbre nasal (paysan>paysanne; lion>lionne); - un changement
de la consonne finale (veuf>veuve). On peut également former le féminin par addition
d'un suffixe à la forme du masculin (tigre>tigresse), ou par variation en genre d'un suffixe déjà identifiable dans
la forme masculine (coiffeur>coiffeuse; directeur>directrice; supérieur>supérieure).
Enfin, le masculin et le féminin de certains noms animés peuvent être
formés sur la même base avec des terminaisons très différentes (neveu>nièce; roi>reine; dieu>déesse; héros>héroïne),
ou correspondre à des noms différents (cheval>jument; homme>femme; taureau>vache; veau>génisse).
Le pluriel des noms
Le pluriel des noms se forme par l'addition d'un -s, sauf dans
le cas des mots qui se terminent déjà par -s, -x, ou -z au singulier (tas; croix; nez).
Les noms en -au, -eau et -eu ont un pluriel en -x
(tuyaux; seaux; neveux). Les noms en -ou ont un pluriel régulier en -s (trou>trous) à l'exception d'une
série de sept noms pour lesquels la marque du pluriel est -x (bijoux; cailloux; choux; genoux; hiboux; joujoux et poux).
Les mots en -al et en -ail forment leur pluriel en -aux
(journal>journaux; travail>travaux), à l'exception de bal; carnaval; festival; régal; chacal; cérémonial,
etc. qui forment leur pluriel selon la règle générale en -als, et de détail; éventail, etc. dont le pluriel
en -ails est également régulier.
Enfin, il existe un certain nombre de formes très irrégulières : œil
- yeux; ciel - cieux; aïeul - aïeux. Pour œuf - œufs et bœuf - bœufs, le pluriel n'est
régulier qu'à l'écrit car à l'oral la distinction entre singulier et pluriel est nette.
La formation du pluriel des noms composés obéit à des règles particulières.
En principe, seuls les composants d'origine nominale ou adjectivale sont variables (chou-fleur>choux-fleurs; homme-grenouille>hommes-grenouilles;
oiseau-mouche>oiseaux-mouches). Néanmoins, si le second nom est introduit par une préposition ou a la valeur d'un complément
prépositionnel, il reste invariable (chef d'orchestre>chefs d'orchestre; timbres-poste.
Les composants d'origine adverbiale, verbale (ou prépositionnelle,
comme c'est le cas de pour dans laissé-pour-compte) restent invariables (arrière-pensée>arrière-pensées; passe-partout>passe-partout;
porte-savon>porte-savons; ouvre-boîte>ouvre-boîtes).
B. Les noms propres
Les noms propres prennent une majuscule. Certains noms propres se
construisent sans déterminant (Paris; Paul) et jouent le rôle d'un groupe nominal. Ils en prennent d'ailleurs la plupart
des fonctions : sujet (Paul est gentil), objet direct (Il a vu Hélène), objet indirect (J'ai écrit à
Céline), complément de nom (Je ne reçois pas le message de Pierre), etc. D'autres se construisent avec un déterminant
(l'Etna; la Colombie; le Québec). Lorsqu'on ajoute un déterminant devant un nom propre qui n'en prend pas, on en fait
un nom commun (Il est le Phénix des hôtes de ce bois). Le genre des noms de personne est celui du sexe de la personne
(Marc est gentil).
En général, les noms propres ne varient pas au pluriel.
1. Les noms de personnes
- Les Dupont, les Paul, les Chevreuse: les noms de famille, autres que ceux de certaines dynasties, ne prennent pas
la marque du pluriel. Prennent la marque du pluriel : les
Antonins, les Bourbons, les Capets, les Césars, les Condés, les Constantins, les Curiaces, les Flaviens, les Gracques, les
Guises, les Horaces, les Paléologues, les Plantagenets, les Ptolémées, les Scipions, les Sévères, les Stuarts, les Tarquins,
les Tudors. Mais on écrira: les frères Curiace (c'est-à-dire : les frères qui portent le nom de Curiace). - Les deux Corneille (Pierre et Thomas). Les
noms qui désignent plusieurs membres d'une même famille sont invariables. - Il nous faudrait
des Joffre et des Foch à la tête des armées ! Les noms propres employés au pluriel emphatique
restent invariables. - Ces élèves rêvent d'être un jour des Lavoisiers ou des Pasteurs: dans l'emploi métaphorique (le nom est employé pour désigner non pas la personne, mais une catégorie
de savants) on met la marque du pluriel. Mais on évitera de mettre au pluriel des noms comportant une marque de singulier
: La Bruyère. Des Corot ou des Corots: lorsqu'il s'agit de désigner les oeuvres d'un artiste, les deux orthographes
(avec ou sans marque du pluriel) sont admises. - J'ai plusieurs Virgiles dans ma bibliothèque:
pour désigner plusieurs exemplaires de l'oeuvre d'un auteur, l'usage est de mettre la marque du pluriel. - Des Hercules: la marque du pluriel s'applique aux noms de personnes, de divinités,
etc. qui désignent des oeuvres représentant ces personnes.
2. Les noms géographiques
Il y a en France plusieurs Villeneuve: les noms de villes pris au sens propre reçoivent pas la marque du pluriel. Il y a deux France, celle des riches et celle des pauvres: lorsque le nom de
pays est employé au pluriel par figure de style, il n'en reçoit pas la marque. Les deux
Amériques: en revanche, lorsque le pluriel correspond réellement à deux contrées différentes,
la marque du pluriel est utilisée.On écrira de même : les Indes, les Flandres, etc. La reine
de nos Tyrs et de nos Babylones (V. Hugo): emploi métaphorique (il s'agit ici de Paris) pour désigner les grandes métropoles:
on utilise la marque du pluriel.
3. Les noms des journaux, des marques, des produits
- J'ai reçu deux Figaro ce matin (deux exemplaires du journal Le
Figaro) : pas de marque du pluriel. - Le garagiste a livré trois Peugeot : les noms des marques ne prennent pas le
pluriel. - Des camemberts, les grands bourgognes, les bons champagnes : les noms de produits, malgré leur origine géographique, ne prennent pas de majuscule mais reçoivent en revanche
la marque du pluriel. Cependant, quand ils correspondent à un nom de commune ou de lieu-dit, il vaut mieux éviter la marque
du pluriel : les meilleurs clos-vougeot. |