Alphabet et prononciation
La langue qu'il est question d'étudier ici est le grec ancien
c'est-à-dire la langue indo-européenne d'où vient, en droite ligne, le grec moderne, ou "les" grecs modernes (démotique, katharevousa,
dialectes).
Les premiers documents écrits transcrivant la forme la plus ancienne
du grec remontent à la seconde moitié du IIème millénaire avant notre ère, sous la forme des tablettes d'argile rédigées en
linéaire B, retrouvées en Crète et dans différents sites mycéniens. Cette écriture non-alphabétique notait déjà une
langue considérée comme une forme primitive du grec classique.
C'est vers le VIIIème siècle avant notre ère que l'on trouve
les premiers documents écrits en grec avec l'alphabet que nous appelons "grec", adapté de celui des Phéniciens. La grande
innovation de cet alphabet est de noter les voyelles, ce que le phénicien, langue sémitique, ne faisait pas.
On en arrive ainsi à un alphabet de vingt-quatre lettres,
sept voyelles et dix-sept consonnes.
Ces 24 lettres considérées comme l'alphabet grec
classique, ne l'ont constitué que vers la fin du Vème siècle. Jusqu'alors les valeurs de ces signes n'étaient pas exactement
celles que nous leur attribuons à l'heure actuelle dans les études de lettres classiques en France. De même, certaines lettres
ont appartenu à cet alphabet et en ont disparu en tant que lettres mais ont subsisté comme signes pour noter les adjectifs
numéraux cardinaux.
L'usage scolaire et la pratique des éditions modernes veulent
que l'on distingue majuscules et minuscules, pratique pourtant fort tardive, puisque datant, pour le grec, du début du IXème
siècle ap. J.-C..
Dans le tableau suivant sont présentés dans l'ordre de l'alphabet
grec, le nom donné à la lettre, sa graphie en majuscule, sa graphie en minuscule, un mot français permettant d'en restituer
à peu près la prononciation, un mot grec faisant intervenir la lettre en question et dont généralement la racine se retrouve
dans le mot français indiqué précédemment, et enfin la prononciation de la lettre en alphabet phonétique international. Il
vous suffit de placer le pointeur de la souris au-dessus du mot grec pour en voir la traduction dans la barre d'état, en bas
de votre écran.
Nom |
MAJUSCULES |
MINUSCULES |
PRONONCIATION |
Alpha |
A |
a |
Athènes |
aƒ 'AqÁnai, în |
[a] |
Bêta |
B |
b |
Barbare |
Ð b£rbaroj, ou |
[b] |
Gamma |
G |
g |
Gorgone |
¹ Gorgè, oàj |
[g] |
Delta |
D |
d |
Delta |
tÕ dšlta |
[d] |
Epsilon |
E |
e |
Epidaure |
¹ 'Ep…dauroj, ou |
[e] |
Dzêta |
Z |
z |
Zeus |
Ð ZeÚj, DiÒj |
[dz] |
Êta |
H |
h |
Héraclès |
Ð `HraklÁj, šouj |
[E] |
Thêta |
Q |
q |
Théâtre |
tÕ qšatron, ou |
[th] |
Iôta |
I |
i |
Icare |
Ð ”Ikaroj, ou |
[i] |
Kappa |
K |
k |
Catabase |
¹ kat£basij, ewj |
[k] |
Lambda |
L |
l |
Apollon |
Ð 'ApÒllwn, wnoj |
[l] |
Mu |
M |
m |
Minos |
Ð M…nwj, woj |
[m] |
Nu |
N |
n |
Nike |
¹ n…kh, hj |
[n] |
Xi (ksi) |
X |
x |
Alexandre |
Ð 'Alšxandroj, ou |
[ks] |
Omicron |
O |
o |
Homère |
Ð “Omhroj, ou |
[o] |
Pi |
P |
p |
Paranormal |
par£ |
[p] |
Rhô |
R |
r |
Ornithorynque |
tÕ ·Úgcoj, ouj |
[{h] |
Sigma |
S |
s, j |
Socrate |
Ð Swkr£thj, ouj |
[s] |
Tau |
T |
t |
Titan |
Ð Tit£n, ©noj |
[t] |
Upsilon |
U |
u |
Upsilon |
tÕ â yilÒn, ou |
[y] |
Phi |
F |
f |
Stéphane |
Ð stšfanoj, ou |
[f] |
Khi |
C |
c |
Chronomètre |
Ð crÒnoj, ou |
[kh] |
Psi |
Y |
y |
Psychiatre |
¹ yuc», Áj |
[ps] |
Ôméga |
W |
w |
Photographie |
tÕ fîj, fwtÒj |
[] |
Le grec connaît également le principe de la diphtongue et des
combinaisons de voyelles pour former de nouveaux sons :
La présence d'un m ou
d'un n après une voyelle n'entraîne pas, à la différence de ce qui se produit en français,
de nasalisation.
En revanche un g suivi
d'un g, k, c ou x entraîne la nasalisation
de la voyelle qui précède.
La prononciation ici proposée est la prononciation qui a cours
actuellement, en milieu scolaire, en France. Il s'agit d'une prononciation reconstituée à la Renaissance par le philologue
Erasme qui lui a donné son nom, la prononciation érasmienne.
Cette prononciation est conventionnelle et ne rend
compte que de manière très approximative de la manière dont les Grecs ont pu prononcer leur langue à un moment donné. En effet,
par bien des aspects, la prononciation actuelle du grec moderne est beaucoup plus conforme à la prononciation que devaient
déjà avoir les Grecs du IIIème siècle avant J.-C. que ne l'est la prononciation érasmienne. De nombreux chercheurs travaillent
sur une restitution plus fidèle de la prononciation ancienne, mais les résultats de leurs travaux ne sont pas encore appliqués
au sein de l'Education Nationale.
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