CIVILIZATIE
Le latin, aperçu
historique, alphabet et prononciation
Aperçu historique
de la langue latine
Le latin, comme le grec, est une langue indo-européenne. Cette parenté explique, les ressemblances frappantes qui existent tant au niveau du lexique qu'au niveau du fonctionnement
de la langue.
Néanmoins, l'on ne peut négliger le fait que le latin fait partie de la famille italique alors que le grec
ancien est de la famille hellénique, d'où les sensibles différences qui existent entre ces deux langues.
Un point important
est également à noter. Si pour le grec, on remonte jusqu'au second millénaire avant notre ère, dans le cas du latin, les premiers
témoignages écrits notant la langue latine semblent remonter à l'extrême fin du VIIème siècle avant Jésus-Christ.
Il va donc sans dire que le latin sera héritier d'une évolution connue par les langues indo-européennes, au cours des premiers
millénaires de leur existence, et aura connu les influences de ses soeurs aînées.
La langue latine s'est développée à partir
d'un foyer relativement restreint, celui du Latium, cette région d'Italie centrale. C'est le développement de l'importance
de Rome, ses conquêtes et la construction de son empire qui vont faire de cette langue, d'une part la langue mère de toutes
les langues romanes, mais aussi l'une des langues scientifiques et savantes jusqu'aux XVIIIème et même XIXème
siècles de notre ère. Bien entendu, comme toutes les langues vivantes, le latin a connu de nombreuses évolutions au cours
de ces siècles. La langue dont il sera question ici, sera principalement la langue classique, c'est-à-dire, le latin tel qu'il
était parlé et surtout écrit au premier siècle avant notre ère.
L'alphabet latin
L'alphabet français vient en droite ligne de l'alphabet latin
qui, lui- même est héritier de l'alphabet grec, sans doute par l'intermédiaire des Etrusques.
Seules quelques petites différences
caractériseront cet alphabet latin par rapport à l'alphabet français. On ne compte que 23 lettres dans l'alphabet latin :
A, B, C, D, E, F, G, H, I, K, L, M, N , O, P, Q, R, S, T, V, X, Y, Z.
Outre le W qui n'existe pas du tout, les deux lettres
absentes, en apparence, sont le J et le U. En réalité, elles sont bien présentes dans l'alphabet latin, mais confondues respectivement
avec le I et le V.
Le J est la forme consonantique du I, et le U est la forme vocalique du V.
La prononciation
Le francophone n'aura guère de mal à assimiler la prononciation
de l'alphabet latin compte tenu de la grande parenté qui le lie à l'alphabet français. Seules quelques lettres auront une
prononciation légèrement différente de celle du français actuel.
Deux règles fondamentales sont à souligner immédiatement
:
· Toutes les lettres
se prononcent.
· Toutes les lettres se prononcent
toujours de la même façon. A la nuance près que les voyelles peuvent varier en quantité.
Ces deux règles expliquent les principales différences de prononciation du latin par rapport
au français :
Lettres |
Phonétique |
Exemple français |
Exemple latin |
C |
[k] |
Consul |
Consul |
E |
[e] ou [E] selon sa situation |
Egérie |
Egeria |
G |
[g] |
Gladiateur |
Gladius |
H |
[h] |
h aspiré |
Homo |
S |
[s] |
Elissa |
Elisa |
T |
[t] |
Cité |
Civitas |
V |
[u] |
Louve |
Lupa |
Y |
[y] |
comme le u français |
Syracusae |
Précisions
En ce qui concerne la distinction entre le I et le J, elle
remonte au XVIème siècle. En fait, à bien y réfléchir, le i semi-voyelle, noté [j] correspond en effet à peu de
choses près au i voyelle noté [i], et la distinction proposée par les grammairiens du XVIème siècle ne s'imposait
guère. Il en est de même pour la distinction entre le V vocalique [u] et sa forme consonantique [w]. L'argument invoqué était
la commodité de lecture par rapport au système phonologique du français.
Dans la mesure où c'est ce système qui à prévalu
dans l'enseignement actuel du latin en milieu scolaire français, nous emploierons ces notations la plupart du temps, mais
il nous arrivera aussi d'utiliser la notation plus internationale et originelle (n'opérant pas cette distinction), pour permettre
au latiniste débutant de ne pas être trop dépaysé, lorsqu'il aura affaire à des textes édités à l'étranger ou suivant la notation
antérieure au XVIème siècle.
A la différence du français, le latin connaît des diphtongues,
c'est-à-dire l'émission de deux sons vocaliques en une seule émisson de voix, en une seule syllabe. Cette notion reste néanmoins
relativement floue, si l'on regarde ce qu'il advient en prosodie. Toujours est-il que l'on considère comme diphtongue en latin
:
· le son noté ae, dont
la prononciation scolaire [ae] nie le principe de la diphtongue, mais dont l'origine, ou du moins la parenté avec la diphtongue grecque ai justifie ce classement
;
· le son noté au, et
prononcé [aw], comme en allemand par exemple ;
· le son noté oe, qui
se trouve dans la même situation que ae, pour les mêmes raisons, et dont la prononciation scolaire est [oe], malgré
la parenté avec diphtongue grecque oi.
Le latin ne connaît pas les signes d'accentuation. Il ne note
pas, comme le fait le grec, l'accent tonique du mot, pas plus que ces signes diacritiques ne sont utilisés pour marquer une
modification de prononciation ou noter une différence orthographique, comme en français.
L'accentuation
Si le latin ne le note pas, l'accent tonique existe bel et bien, et obéit à des règles relativement
simples.
· Les monosyllabes
sont tous accentués, sauf les prépositions et conjonctions (proclitiques) et quelques particules enclitiques, qui reportent
respectivement leur accent sur le mot qui suit et sur le mot qui précède.
· Les mots de deux syllabes
portent leur accent sur la première syllabe.
· Pour les mots de trois
syllabes et plus, tout dépend de la longueur de l'avant-dernière syllabe. Si celle-ci est longue, c'est elle qui
porte l'accent. Dans le cas contraire, l'accent se trouve sur l'antépénultième.
Résumé...Le latin est une langue indo-européenne,
dont l'alphabet, venu du grec, comporte 23 lettres. Ces lettres se prononcent toutes, et toujours de la même façon. Chaque
mot, sauf enclitiques et proclitiques, porte un accent tonique, placé sur le mot suivant des règles précises.