L'utilisation de fards n'était pas du tout considérée comme quelque chose de mal. Il existait au contraire un mythe expliquant cet usage. Horus, lors de son combat contre son oncle Seth, a en effet perdu un œil. Il inventa donc le maquillage pour rétablir la perfection de sa beauté : l'utilisation de produits cosmétiques pour réparer
les outrages du temps ou maquiller les accidents de la vie est donc légitime, et nullement condamnée pour des raisons morales.
Ceci explique la grande diversité de produits, gommes parfumées, huiles, khôl, collyres, rouges pour les lèvres et les joues conçus par les Égyptiens de l'antiquité, et utilisés très tôt : on a ainsi retrouvé
des palettes à fard datant du IVe millénaire av. J.-C. Plus de 160 recettes décrivant leur élaboration, prenant parfois plusieurs mois, nous sont ainsi parvenues. Les tombes contiennent
souvent un nécessaire de beauté dans un panier d'osier : pots à onguents, peignes, huiles, khôl dans des tubes de roseau et
miroir de bronze poli.
En broyant de la galène, les Égyptiens obtenaient une teinture noire, dont la teinte variait avec la finesse du broyage. Lorsqu'elle était réduite
en cubes de moins de 50 micromètres de diamètre, le colorant était d'un noir très sombre ; si elle était broyée moins finement,
elle avait des reflets métalliques.
Les Égyptiens ne connaissaient pas la distillation, et ne fabriquaient donc pas de parfums. Cependant, ils cultivaient
les fleurs pour en tirer des produits parfumés. Le Fayoum (région autour d'un lac du désert alimenté par un défluent du Nil) était la principale région de production, notamment à partir du Nouvel Empire, quand les inondations furent régulées par des travaux et des barrages. Les différents éléments des fleurs triés par tamisage étaient réduits en pâtes et en gommes parfumées